Punta Chame (Panama), 23 nov 2015 (AFP) - Les oeufs déposés par les tortues marines sur les plages du Panama risquent de "frire" avant d'éclore en raison du réchauffement de la planète, met en garde une association de défense de l'environnement.

"Parler de réchauffement global fait un peu apocalyptique, mais on en voit déjà l'effet sur les populations de tortues", a expliqué à l'AFP Gerardo Alvarez, membre de la Fondation Tortuguias. "Si la température moyenne globale augmente de deux degrés, il y aura beaucoup d'espèces de tortues qui disparaîtront car leurs nids vont directement frire", a-t-il expliqué. La fondation relève régulièrement la température du sable sur ces plages du Panama, versant Pacifique, où viennent chaque année des milliers de tortues -cinq des sept espèces existant dans le monde - pour y pondre leurs oeufs. Non seulement un sable plus chaud augmente la population de femelles, déséquilibrant l'espèce, mais "les températures ont grimpé jusqu'à 36 degrés", selon Gerardo Alvarez. Or les oeufs ont besoin d'une température de 26 à 35 degrés pour une maturation optimale, assure-t-il. Au-delà, la gestation s'arrête et les protéines de l'oeuf se mettent à frire. Samedi, 300 personnes ont libéré sur la plage de Punta Chame, à 80 kilomètres de la capitale, des tortues marines venant tout juste d'éclore après une gestation en élevage, pour les protéger justement de ces hautes températures. La mise en garde de cette association du Panama survient à quelques jours seulement de la Conférence sur le climat COP21 à Paris, où des dirigeants du monde entier chercheront un accord pour limiter le réchauffement climatique.