C’est une nouvelle saluée par les spécialistes de la biodiversité et par la Fondation 30 Millions d’Amis : le renard, chassé de Paris, fait un retour remarqué dans la capitale... Mais depuis quelques années déjà ! Les explications de Patrick Haffner, chargé de mission scientifique au MNHN*.

C’est une nouvelle saluée par les spécialistes de la biodiversité et par la Fondation 30 Millions d’Amis : le renard, chassé de Paris, fait un retour remarqué dans la capitale... Mais depuis quelques années déjà ! Les explications de Patrick Haffner, chargé de mission scientifique au MNHN*. Il a été vu récemment dans la capitale au parc des Buttes-Chaumont, au Jardin du Luxembourg, et même place de la République : le renard ne passe pas inaperçu aux yeux des citadins, peu habitués à observer la faune sauvage en plein milieu urbain au cours de leurs balades. « C’est un phénomène qui pourtant n’est pas nouveau, explique Patrick Haffner, responsable du pôle Espèces au Museum national d’histoire naturelle. Cela fait en réalité une dizaine d’années qu’il réinvestit la ville, tout en se montrant très discret. » Animal  opportuniste, il profite des déchets pour se nourrir à la nuit tombée, lui qui suit un régime alimentaire extrêmement varié, sans oublier les petits rongeurs qu’il trouve ici et là. Une quinzaine de renards à Paris Chassé de son territoire dans les années 1990 - à la fois à cause de l’urbanisation, mais aussi du fait de la rage qui a considérablement réduit sa population - le renard est aujourd’hui relativement laissé tranquille. « A partir de l’éradication de la rage en France, au début des années 2000, il a été beaucoup moins harcelé par les hommes, précise Patrick Haffner. Et comme c’est un animal très prudent, il peut se promener la nuit dans les parcs parisiens sans se sentir menacé. » Mais ce spécialiste de la faune sauvage tient à nuancer ce réinvestissement de l’espace urbain : « Selon les estimations de l'Agence d’écologie urbaine (ville de Paris), on ne compte qu’une quinzaine d’individus dans la petite ceinture parisienne, précise-t-il. Dans certains espaces verts, comme le bois de Boulogne, le renard ne parvient pas - et cela reste un mystère - à s’implanter. »