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Législation

Broyage des poussins : une interdiction factice ?

Prévue pour le 1er janvier 2023, l'interdiction du broyage et du gazage des poussins mâles serait rendue inopérante en raison de nombreuses dérogations. ©AdobeStock

Le 1er janvier 2023 est censé sonner le glas du broyage et du gazage des poussins mâles en France. L’association L214 dénonce toutefois une interdiction inopérante, eu égard aux nombreuses dérogations prévues dans la réglementation et aux concessions obtenues par la filière. La Fondation 30 Millions d’Amis attend du Gouvernement qu’il tienne ses engagements et apporte toutes les garanties pour que cessent ces souffrances animales insupportables.

Une interdiction en trompe-l'oeil ? Assurément « une manipulation orchestrée par le gouvernement » pour l’association L214 qui ne cache pas sa colère, moins d’un mois avant l’entrée en vigueur de l’interdiction du broyage et du gazage des poussins mâles de la filière poules pondeuses, imposée par décret du 5 février 2022.

L’interprofession de l’œuf (CNPO) a annoncé, début octobre 2022, être « prête » pour mettre en service, dès le 31 décembre 2022, ses machines d’ovosexage qui permettront de déterminer le sexe des embryons dans l’œuf lors des 14 premiers jours, pour éliminer les mâles avant leur éclosion. Néanmoins, selon l’association, le syndicat aurait réussi à obtenir une dérogation pour les œufs blancs destinés à être transformés, pour « raison de compétition européenne ». Un motif peu convaincant alors que l’Allemagne, deuxième pays producteur d’œufs en Europe, interdit le broyage et le gazage depuis le 1er janvier 2022.

Or, ces œufs représentent jusqu’à 50% du total des œufs produits en France. De sorte l’obligation de sexage in ovo ne s’appliquerait pas aux poussins mâles destinés à cette production. « Ces mâles seront toujours broyés ou gazés dès la naissance, ce qui représente jusqu’à 25 millions de poussins chaque année », déplore L214.

Des exclusions permettent de contourner l’interdiction

Autre recul : la dérogation prévue par le décret du 5 février 2022 qui institue une exception pour les poussins destinés à l'alimentation animale, dont la chair est transformée en croquettes ou en pâtée pour les animaux de compagnie ou en farine pour les animaux d’élevage. « Cette disposition rend totalement caduque l’obligation de sexage et l’interdiction de broyage, fustige L214. L’alimentation animale est un débouché sans limite ».

S’ajoutent l’exclusion, ab initio, des canetons femelles de l’industrie du foie gras qui n’ont jamais été évoquées dans la réforme. Pourtant, chaque année, environ 14,5 millions de canetons femelles sont broyés ou gazés dès le premier jour de leur vie, au motif que le foie des femelles, plus petit et innervé, est indésirable dans la production de foie gras.

En somme, les dérogations à l’interdiction pourraient malheureusement permettre de poursuivre les pratiques cruelles du broyage et du gazage. « Le gouvernement ment sciemment, c’est scandaleux, tempête Brigitte Gothière, cofondatrice de L214. Il démontre ainsi son indifférence manifeste à la souffrance des animaux et aux attentes citoyennes ». La Fondation 30 Millions d’Amis attend du Gouvernement qu’il tienne ses engagements et apporte toutes les garanties pour que cessent ces souffrances animales insupportables.