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Recrudescence de phoques échoués sur les plages françaises : ayez le bon geste !

Cet hiver, 4 phoques ont déjà été recueillis par le Centre de soins de l'Aquarium de Biarritz. @Aquarium de Biarritz

Avec les tempêtes hivernales, de nombreux phoques à bout de force s’échouent sur les plages françaises après avoir lutté contre les éléments. S’ils sont trop faibles ou blessés, ils ne peuvent survivre sans prise en charge. 30millionsdamis.fr revient sur le bon comportement à adopter si l’on découvre un de ces petits mammifères marins en détresse.

« Dans le sud-ouest de la France, le nombre d’échouages de phoques s’est accru ces dernières années », alerte Marion Etcheverry, responsable communication à l’Aquarium de Biarritz (64). Si les phoques s’échouent principalement sur les côtes bretonnes, plus proches des colonies existantes, il arrive toutefois qu’ils viennent jusqu’à la côte basco-landaise. Habituellement, le Centre de soins de l’Aquarium de Biarritz récupère entre 2 et 4 petits phoques sur toute la période hivernale. Or, en ce début d’année 2020, 4 jeunes phoques ont déjà été recueillis. Trop épuisé, le dernier n’a malheureusement pas survécu.

Des échouages liés aux fortes intempéries

« Chaque année, à la même période, les jeunes phoques, à peine sevrés, doivent apprendre à se nourrir pour survivre. C’est à ce moment qu’ils sont surpris par les tempêtes hivernales et se retrouvent ballotés par la houle et les courants qui les amènent loin de leurs colonies, déplore M. Etcheverry. Lorsqu’ils sont à bout de force, ils viennent se reposer sur les plages pour reprendre des forces et repartir. S’ils sont trop faibles ou blessés, ils ne peuvent survivre sans prise en charge ». Or, en cette fin d’année 2019, le sud-ouest a connu de fortes tempêtes, d’où une saison d’échouages plus forte et plus précoce. Les tempêtes sont fréquentes en hiver parce que le gradient de température est marqué entre les régions polaires et les régions tropicales en cette période de l’année. Le changement climatique n’est donc « pas en cause », précise Christelle Robert, prévisionniste à Météo France.

Problématique différente à l’extrême nord-ouest, notée par Christine Dumas, responsable du service mammifères marins et oiseaux de mer d’Océanopolis : l’émergence de cas d’indigestions liées à la consommation de volatiles. « Les phoques peinent à trouver des poissons et se reportent sur les oiseaux qu’ils ne digèrent pas », déplore-t-elle. Un phénomène atypique et alarmant. Cette pénurie de poissons serait l’une des conséquences des vagues de chaleur marines - deux fois plus fréquentes, longues et intenses qu’il y a 40 ans ! - elles-mêmes bien liées en revanche au réchauffement climatique (GIEC, « Rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère », septembre 2019).

Instaurer un périmètre de sécurité et signaler l’animal

« Si vous trouvez un phoque échoué sur une plage, ne le touchez en aucun cas, prévient Christine Dumas. Ne le remettez pas à l’eau ». Trop fatigué, il n’y survivrait probablement pas. Pour veiller à sa tranquillité, « instaurez idéalement un périmètre de sécurité de 30 mètres autour de l’animal », ajoute M. Etcheverry. Ces gestes sont indispensables pour éviter d’effrayer, de stresser ou de blesser l’animal, mais aussi, pour empêcher toute morsure susceptible d’entraîner des complications pour l’Homme. Une fois ces précautions prises, signalez l’individu auprès de l’Observatoire national Pelagis de La Rochelle (05 46 44 99 10), du centre de soins le plus proche (voir ci-après) ou des pompiers (18). « Si possible, envoyez une photo de l’animal via la page Facebook du centre ou par MMS au numéro qui vous sera communiqué par les autorités compétentes », précise la responsable communication. Seuls les phoques blessés ou amaigris nécessitent une prise en charge. S’ils sont suffisamment reposés, les autres peuvent repartir seuls, sans intervention humaine.

Ténacité des soigneurs et vigilance des promeneurs

À l’arrivée au centre de soins, les bébés phoques, très affaiblis, ne pèsent généralement qu’une quinzaine de kilos - soit leur poids de naissance - alors qu’ils devraient en peser le double. Les soigneurs nettoient les plaies de l’animal recueilli, évaluent son état de santé et lui permettent de se reposer. Une fois réchauffé, le petit mammifère peut être hydraté et nourri. « Certains bébés sont tellement jeunes qu’ils tètent les morceaux de maquereaux. Il faut donc leur apprendre à manger, informe la représentante de l’établissement Biarrot. Nous attendons une prise de poids d’environ 25 kilos ainsi qu’une météo favorable avant de les relâcher dans leur milieu naturel, aux alentours de fin mars/début avril ». À l’Océanopolis de Brest, 90% de la trentaine de phoques recueillis annuellement parviennent à survivre grâce à la ténacité des soigneurs et - en amont - à la vigilance des promeneurs.

Voici les centres de soins à contacter si vous trouvez un mammifère marin :
- Centre de soins de l’Aquarium de Biarritz (64) : 05 59 22 33 34
- Océanopolis à Brest (29) : 02 98 34 40 51
- Association CHENE à Allouville-Bellefosse (76) : 02 35 96 06 54
- Ligue de Protection des Animaux à Calais (62) : 03 21 34 76 02