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Le renard : une (timide) prise de conscience de son rôle écologique

En France, les renards sont considérés comme nuisibles et peuvent, à ce titre, être tués après piégeage ou déterrage. © /Adrien Favre

Au début de l’année 2020, la diffusion sur les réseaux de la photo d’un renard mort, pendu à un arbre à Aiglun (06) suscitait l’émoi. Pourtant, aucune enquête n’a été ouverte pour identifier et condamner les responsables. La raison ? Le droit français autorise la destruction de ce canidé considéré, non seulement comme « res nullius » - à l’instar des autres animaux sauvages - mais aussi comme « nuisible » ! Le Fondation 30 Millions d’Amis déplore ce statut obsolète qui méconnaît totalement la sensibilité du goupil.

600 000 renards sont tués chaque année en France, selon l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) ! Une hécatombe rendue possible par la réglementation nationale qui classe le renard parmi les animaux dits « nuisibles » ou, plus exactement depuis 2016, « susceptibles d’occasionner des dégâts ». En pratique, le goupil peut être piégé et déterré toute l’année, puis tué par tir sur autorisation préfectorale, en vertu de l'arrêté du 3 juillet 2019 (pour preuve, la Préfete des Hautes-Alpes vient d'autoriser 71 battues administratives aux renards dans plusieurs communes du département, jusqu'au 31 mars 2020). Néanmoins, une lueur d’espoir émerge, comme en témoignent de récentes - petites - victoires pour cet animal injustement mal aimé.

Quelques avancées locales pour la protection du renard 

En Franche-Comté, des chercheurs, agriculteurs, chasseurs, élus et naturalistes s’apprêtent à mener une expérimentation, pendant une dizaine d’années, pour vérifier si les renards sont réellement responsables de dégâts et, dans la négative, mettre fin à leur statut de nuisible dans la région.

L’annulation en 2019 des arrêtés préfectoraux contestés par l’ASPAS - dans le Cher, l’Eure, l’Oise et la Meurthe-et-Moselle - qui autorisaient les tirs de nuit contre le renard témoignent également d’une évolution vers un nouveau statut plus protecteur. « Ces victoires s’ajoutent à celles obtenues en 2018 dans l’Aube, les Ardennes et la Moselle, et viennent renforcer un peu plus notre combat pour obtenir un changement de statut des renards de France », se réjouit Madline Rubin, directrice de l’ASPAS.

Les communes peuvent interdire la pose de pièges sur les terrains dont elles sont propriétaires. C'est ce qu'a décidé, en janvier 2019, le conseil municipal de Gérardmer dans les Vosges au motif que cette pratique n'était ni éthique, ni écologique. Fin 2019, ce sont 117 communes du département du Doubs qui ont suspendu - jusqu’en juin 2020 - les opérations de destruction du renard. L’objectif recherché n’était toutefois pas de protéger l’animal pour lui-même mais de favoriser la prédation exercée sur les campagnols qui menacent les activités agricoles.

Le renard, un être sensible… et utile !

Le renard joue effectivement un rôle écologique précieux en régulant naturellement les petits rongeurs qui ravagent les cultures. Un rôle d’autant plus primordial qu’à défaut de prédateur naturel, les agriculteurs luttent contre les proliférations de rongeurs en utilisant de la bromadiolone : un produit chimique très toxique qui empoisonne de nombreux animaux, y compris domestiques. « De plus en plus d’agriculteurs reconnaissent son rôle écologique (…) et certaines fédérations de chasse commencent même (très doucement, certes…) à changer d’attitude à son égard », souligne l’ASPAS.

 

De plus en plus d’agriculteurs reconnaissent son rôle écologique et même des fédérations de chasse !

Madline Rubin - ASPAS

Le renard ne porte aucunement atteinte à la santé et à la sécurité publiques puisqu’il n’est pas vecteur de maladie ; bien au contraire, « il nettoie la nature des proies malades et freine la propagation de la maladie de Lyme qui affecte les humains », explique l’Association. La volonté de prévenir les dommages importants à la propriété ne saurait pas plus justifier sa destruction dans la mesure où des moyens de protection permettent de préserver les propriétés de ses éventuelles intrusions. 

En définitive, « Les renards seraient surtout nuisibles pour les chasseurs en tant que prédateurs lors des lâchers de gibier », fustige Adrien Favre, photographe animalier et spécialiste du goupil. Parce qu’ils sont constamment traqués, ces animaux sont profondément traumatisés ». Un constat d’autant plus alarmant dès lors que la moitié des animaux chassés est issue d'élevages ! « Le classement du renard est une véritable aberration », conclut M. Rubin. Il faut qu’il sorte de cette liste ! ».

La Fondation 30 Millions d’Amis espère que la prise de conscience impulsée au niveau local contribuera, à moyen terme, à une remise en cause, à l’échelle nationale, du statut de nuisible.

Commenter

  1. AnneV 05/03/2020 à 17:27:18

    Ils marchent sur la tête ? Ou sont complètement à la solde de Macron ? On sent un électoralisme.......minable et sûrement pas bénéfique pour notre "tonton flingueur" président !!!! Il faudrait lui ouvrir les yeux, si c'est possible !!!!!

  2. chatmama 04/03/2020 à 12:14:04

    Non ANNEV le projet de décret du ministère de l'écologie donnant le droit aux préfets de prolonger de 10 mois/an la chasse contre les cervidé et les sanglier n'est pas une infox( fake). j'ai participé à la consultation publique close le hier 3 mars. Plus de 3 mille commentaires avec avis défavorables. Comme d'habitude ils n'en tiendront pas compte...  Un déni de démocratie. Site de la consultation publique www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php

  3. AnneV 23/02/2020 à 19:06:38

    Les seuls nuisibles sont les chasseurs !! Au fait, est ce un "fake" ? Le gouvernement voudrait prolonger les jours de chasse à .....10 mois par an !!!!! Ils "élèvent" des cervidés et des sangliers pour ne pas manquer de gibier alors si c'est un vrai projet et bien il pourra s'assurer du vote des......chasseurs !!!!! On rêve là !!